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Les Exploits d’Iberville

Cet incident engagea Glen à redoubler de surveillance et à hâter son voyage.

— Cinq jours après, le parti arrivait sans encombre à Corlaer, où l’on ne trouva que des cendres. Lewis Glen y apprit que sa famille s’était réfugiée à Boston.

Il s’y rendit aussitôt avec ses prisonniers.

VIII

Un plaidoyer.


La capitaine Glen — frappé de paralysie depuis trois ans — avait émigré en Amérique chassé de la mère-patrie par les persécutions religieuses. Glen était catholique, et qui plus est catholique fervent.

Dignement secondé par sa femme, il avait fait de son fils Lewis un brave et bon enfant, aux sentiments nobles et élevés, qui était l’orgueil de sa vieillesse. Mais Lewis, par la carrière qu’il avait embrassée était le plus souvent absent de la famille. Or, une partie de la tendresse que celle-ci ressentait pour le jeune homme s’était reportée sur sa sœur Ellen, une adorable enfant de quinze ans.

Cependant l’éducation de la jeune fille avait été quelque peu négligée par sa mère depuis trois années que le capitaine Glen était cloué sur son lit par la douleur. Alors l’enfant partageait ses jours entre le soin de ses oiseaux et de nombreuses courses dans