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Les Exploits d’Iberville

VII

Délivrance.


Justes représailles du massacre de Lachine par les Iroquois, massacre dû à l’instigation des Anglais de la Nouvelle Angleterre, trois partis de guerre avaient été envoyés par M. de Frontenac contre les colonies anglaises : le premier du côté d’Albany, le second vers les établissements de la rivière Connecticut, et le troisième contre le pays qui s’étend entre le haut de la rivière Hudson et Boston.

Notre intention n’est pas de raconter les exploits de ces braves qui répandirent par toutes les colonies de la Nouvelle Angleterre la terreur du nom français, qu’il suffise de dire que ces hommes seuls étaient capables d’entreprendre pareilles expéditions au milieu de l’hiver, la raquette aux pieds, un sac de vivres sur le dos et leurs armes.

« Et de fait, observe Golden — témoignage irrécusable — des Européens ne croiraient pas qu’il fut possible à des hommes de faire une telle marche au milieu de la forêt, dans les temps les plus froids, sans autre abri que le ciel, sans autres provisions que celles qu’ils portaient avec eux. »

Le premier parti, de cent quatorze Français, de seize Algonquins et de quatre-vingts sauvages du