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Les Exploits d’Iberville

un chemin pour reconnaître ce fort. De Muy et Montigny, à la tête de soixante Canadiens, brûlèrent les maisons qui l’environnaient. Placé sur la côte nord-ouest, à mi-côte, ils étaient flanqué de quatre bastions et défendu par douze pièces de canons. Pendant qu’une partie des Canadiens travaillaient à détruire les maisons par le feu, trente autres, conduits par d’Iberville, s’étaient avancés près du fort pour les soutenir.

Comme les Anglais cherchaient à temporiser dans l’attente de secours, les commandants français envoyèrent chercher à Bayeboulle un mortier, des bombes, de la poudre qui avaient été débarqués du Profond.

Ces préparatifs décidèrent les Anglais à parlementer. Le 30 décembre, le commandant de la place demanda une entrevue qui lui fut accordée et à laquelle il se rendit avec quatre des principaux bourgeois. Ils insistèrent pour ne se rendre que le lendemain, se flattant que le vent changerait et permettrait aux deux vaisseaux qu’ils avaient vus louvoyer au large depuis deux jours de rentrer dans le port. Mais d’Iberville n’était pas homme à se laisser prendre ainsi. On lui déclara qu’il fallait se rendre de suite, sans quoi on monterait à l’assaut, et cette menace le décida. La place fut rendue à deux heures de l’après-midi.

Toujours rude dans ses procédés, Brouillan seul signa la capitulation d’une place qu’il n’avait pas prise, sans