Page:Rousseau - Les exploits d'Iberville, 1888.djvu/63

Cette page a été validée par deux contributeurs.
65
Les Exploits d’Iberville

Mais l’expédition de Pemquid l’avait retenu si longtemps, qu’il ne put arriver à Plaisance avant le milieu de septembre. M. Brouillan — qui devait le seconder — était convenu de l’attendre jusqu’à la fin du mois d’août. Ne le voyant pas arriver, il s’était mis en mer depuis quelque trois jours avec le vaisseau du roi, le Pélican, et huit bâtiments malouins, pour aller attaquer St-Jean qui était le principal établissement des Anglais.

Cette expédition ne réussit point.

Repoussé par les courants, et informé qu’il y avait dans le port de St-Jean quarante navires, dont quelques-uns avaient depuis dix-huit jusqu’à trente-deux canons, il se rabattit sur le port de Baboul, qu’il prit, ainsi que plusieurs autres, tels que Forillon, Aiguefort, Fremouse, Ragnouse, s’empara de trente navires marchands et rentra à Plaisance, fort vexé de n’avoir pu prendre St-Jean et se plaignant des malouins qui l’avaient accompagné et avec lesquels il s’était brouillé.

Il y rencontra d’Iberville qui se disposait à aller attaquer Carbonière, poste anglais le plus avancé au nord. Par le West et le Postillon, il venait de recevoir des provisions et des hommes avec lesquels il se proposait de traverser les bois à pied.

M. de Brouillan voulut l’arrêter et commanda aux Canadiens de rester. Mais ceux-ci, qui adoraient d’Iberville, déclarèrent qu’ils ne reconnaissaient pas