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Les Exploits d’Iberville

résolus de se venger de la trahison commise contre leurs chefs, sous les murs de Pemquid, ne feraient aucun quartier. Chubb accepta les conditions qui lui furent faites.

Le fort de Pemquid fut détruit et une partie de la garnison envoyée à Boston. D’Iberville conduisit l’autre partie à Pentagouet, où il attendit l’effet d’une dépêche adressée au gouverneur de Boston pour l’engager à un échange de prisonniers. Ne recevant aucune réponse, et n’ayant pas assez de vivre pour nourrir tant de monde, il envoya à Boston le reste des soldats et ne retint que les officiers. Il confia ceux-ci à la garde de Villedieu, et le 3 septembre, le Profond, l’Envieux et le Newport mirent à la voile.

À peine avaient-ils doublé des îles de Pentagouet, que d’Iberville aperçut au large sept voiles qui portaient sur eux. Il ordonna au sieur de Lauzon, commandant du Newport, de se rapprocher de l’Envieux. Sur le soir, l’escadre anglaise était fort proche, lorsque d’Iberville fit virer de bord et porter vers terre. Après avoir parcouru une lieue dans cette direction, les vaisseaux français longèrent la côte et tirèrent vers l’Île des Monts-Déserts. Les Anglais n’osèrent les suivre.

Le lendemain, comme ils ne paraissaient plus, d’Iberville s’éleva au large, cingla vers l’Île du Cap-Breton, et alla mouiller le 12 août dans la rade de Plaisance.