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Les Exploits d’Iberville

C’était effectivement le fameux d’Iberville, accompagné d’un jeune officier (avec lequel nous renouvellerons bientôt connaissance,) qui entrait dans l’auberge de la mère Cartahut.

— Merci ! enfants ! merci ! fit d’Iberville en saluant.

Puis fouillant dans la poche de sa veste et tirant une bourse bien garnie, il la tendit à Kernouët.

— Tiens, dit-il, voilà pour lester vos vareuses ; bombance jusqu’à cinq heures de relevée, et ensuite, embarque ! embarque ! matelots, pour courir sus à l’Anglais.

Et saluant de nouveau de la main, il passa, suivi du jeune officier, dans un cabinet particulier dont la mère Cartahut venait d’ouvrir la porte, tandis que les cris et le tumulte prenaient de nouvelles proportions dans la grande salle.

— Ripaille ! bombance à tout casser ! hurlaient à qui mieux mieux Kernouët et Cacatoès. La brise adonne ! j’avons nos sacs pleins ! Le capitaine nous a mis vent sous vergue ! En avant, la mère Cartahut ! Courons grand largue ! gare au festin de la mère Cartahut ! Eh ! hisse ! tout est paré ! Attrape à larguer les bonnettes ! bitte et bosse en grand !