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Les Exploits d’Iberville

— « Bien vrai, mon commandant ? lui répondis-je. Et où allons-nous, comme ça, sans vous commander. ?

— « Tout droit à la Baie d’Hudson prendre possession des établissements que les Anglais y tiennent plus qu’à leur tour.

« Après deux mois de navigation, nous arrivâmes, le vingt septembre, à la rade du fort Nelson, bâti à une demi-lieue de l’embouchure de la rivière Sainte Thérèse.

« C’était une maison carrée à laquelle on avait attaché quatre bastions, et qui était défendue par six pierriers et quatre canons.

« Pendant près d’un mois, les glaces nous empêchèrent de s’approcher du fort. Ce ne fut que le vingt-huit octobre que les navires purent remonter. Le même jour d’Iberville nous fit camper à terre et se prépara à commencer le siège. La garnison était composée de cinquante hommes qui essayèrent de faire une sortie. Le sieur de Châteauguay, un des frères du commandant, fut envoyé à leur rencontre avec les Canadiens. À la première décharge, il fut tué. Alors nous résolûmes de le venger ; mais dès la première sommation, le commandant du fort consentit à capituler. »

— Mais le vaisseau ? le vaisseau pris par vous deux Kernouët ? exclamèrent les matelots.

— Nous y arrivons, reprit Cacatoès.