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Les Exploits d’Iberville

guerrières, appartenaient à la famille des Hurons dont ils devinrent les plus implacables ennemis.

La légende indienne explique de la manière suivante l’origine de cette guerre entre les sauvages Iroquois et les Algonquins, les Hurons dont la fidélité à la France ne se démentit jamais :

« Une année, il arriva qu’un parti d’Algonquins, peu adroits ou peu exercés à la chasse, y réussit mal. Des Iroquois, qui les suivaient, demandèrent la permission d’essayer s’ils seraient plus heureux. Cette complaisance, qu’on avait eue quelques fois, leur fut refusée.

« Une dureté si déplacée les aigrit. Ils partirent à la dérobée pendant la nuit, et revinrent avec une chasse très-abondante. La confusion des Algonquins fut extrême. Pour en effacer jusqu’au souvenir, ils attendirent que les chasseurs Iroquois fussent endormis et leur cassèrent à tous la tête. Cet assassinat fit grand bruit. La nation offensée demanda justice. Elle lui fut refusée avec hauteur. On ne lui laissa pas même l’espérance de la plus légère satisfaction.

« Les Iroquois, outrés de ce mépris, jurèrent de périr ou de se venger ; mais, n’étant pas assez forts pour tenir tête à leurs superbes offenseurs, ils allèrent au loin s’essayer et s’aguerrir contre des nations moins redoutables. Quand ils eurent appris à venir en renards, à attaquer en lions, à fuir en oiseaux, alors ils ne craignirent plus de se mesurer avec les Algon-