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Les Exploits d’Iberville

les toitures des maisons demeurées jusqu’alors à l’abri du péril, puis ces murailles noircissaient, ces toitures craquaient, et tout à coup bois et charpente s’embrasaient avec un pétillement sec.

Une pluie d’étincelles et de flammèches incandescentes voltigeait dans les airs et retombait sur le sol en cendres brûlantes.

La teinte noire du ciel faisait ressortir plus encore la nuance rougeâtre qui s’élevait au-dessus du village.

Aucun pinceau ne parviendrait à rendre cette scène effrayante de désolation.

Plus de deux cents personnes femmes, enfants, vieillards avaient été massacrés, mutilés, déchirés, et formaient un immense charnier au côté duquel on voyait les cadavres des hommes valides ayant combattu jusqu’au dernier, et près desquels étaient les corps inanimés de plus de deux cents iroquois.

Ce spectacle était quelque chose d’épouvantable, de hideux.

III

La Torture


La grande confédération iroquoise, dont le nom propre était Agonnonsiouni, c’est-à-dire ; faiseurs de cabanes, habitait le sud des grands lacs, et notamment, le sud du lac Érié. Ces tribus, éminemment