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Les Exploits d’Iberville

J’ai réussi dans mon ambassade, mais je dois vous avouer qu’en ceci, j’ai été furieusement aidé par quelqu’un.

— Qui donc ? fit Urbain.

— Le commandant d’Iberville qui m’a chargé, avant son départ pour une nouvelle campagne, de vous transmettre, ainsi qu’à madame la marquise, ses souhaits de bonheur.

« Dites-lui, a-t-il ajouté, que je comprends fort bien qu’il prenne sa retraite dans les circonstances où il se trouve placé, que j’irai le voir, si la guerre m’en donne le loisir, à mon prochain voyage en France. Qu’il pense à son ancien chef qui le regrette, et que sa jeune femme prie le ciel pour la Nouvelle-France, qui ne la verra plus, et également pour moi !…

— Oh ! oui, mon ami, dit Yvonne à son mari, dès demain nous irons brûler un cierge devant la Vierge afin qu’il nous revienne bientôt sain et sauf.

La prière de la jeune femme ne devait pas être exaucée. En effet, comme nous l’avons dit précédemment, d’Iberville mourut des fièvres deux ans après, le 9 juillet 1706, à bord de son vaisseau, le Juste en rade de la Havane.


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