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Les Exploits d’Iberville

— Et oui, reprit le comte avec un petit rire discret de satisfaction, une ordonnance royale qui vous autorise à porter le nom, le titre et les armes du feu marquis Duperret-Janson.

Le jeune homme leva les yeux au ciel, tandis que deux larmes de reconnaissance coulaient sur ses joues bronzées.

Au dehors on entendait des salves de mousqueterie et de nouvelles acclamations de : « Vive monsieur le Marquis ! » puis un instant après : « Longue vie à madame la marquise !… »

Le comte de Langeac respecta quelques instants le silence du jeune homme, puis reprenant la parole :

— Mon cher marquis, dit-il en lui donnant cette fois son titre, je vous dois un mot d’explication.

Vous connaissez quelles étaient les intentions de votre bienfaiteur à votre égard. Non-seulement il vous destinait sa fortune, mais il voulait encore vous laisser son nom, son titre, ses armes et il avait écrit dans ce but une lettre au roi qu’on trouva dans ses papiers après sa mort.

Le vicomte de la Bouteillerie a voulu faire une réparation complète et respecter toute la volonté dernière de feu le marquis. C’est moi qu’il chargea, le jour même de sa mort, de transmettre au roi, non-seulement la lettre dont je viens de vous parler, mais il me fit promettre de me rendre moi-même à Versailles pour plaider votre cause auprès de sa majesté.