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Les Exploits d’Iberville

Après avoir installé Yvonne et son père dans une des meilleures hôtelleries de la ville, Urbain était retourné au vaisseau.

Le lendemain matin, avant l’heure de rejoindre sa fiancée, le jeune homme accompagna d’Iberville au bureau de l’amirauté.

Quand Urbain se présenta à l’hôtellerie, Yvonne fut frappée de son air mystérieux et préoccupé.

— Vous est-il arrivé quelque chose de fâcheux, mon ami ? lui demanda-t-elle.

— Je ne saurais le dire, répondit-il. Dans tous les cas, jugez-en par vous-même :

Ce matin, en compagnie du commandant, je me présentai au bureau de l’amirauté. Aussitôt que mon nom — le nom que l’on veut me forcer à quitter, vous ne l’ignorez pas — eût été prononcé :

— « N’arrivez-vous pas de la Nouvelle-France ? me demanda un commis.

— « J’y étais du moins il y a un an ! lui répondis-je assez étonné.

— « Ce n’est pas une vaine curiosité qui me guide en vous faisant cette question, continua-t-il, en voici le motif. Parmi les dépêches qui nous sont arrivées par le dernier courrier de Paris se trouve une lettre adressée à M. Urbain Duperret-Janson, lieutenant de vaisseau, Québec, en la Nouvelle-France, lettre qui nous a été chaudement recommandée et…

— « Donnez ! fit-je en l’interrompant. C’est à moi que cette lettre est destinée.