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Les Exploits d’Iberville

Cette précaution fut inutile cependant : le vent prit avec une violence extrême, les câbles des ancres se rompirent, et quoique put faire d’Iberville pour se soutenir, les deux bâtiments furent jetés à la côte et s’échouèrent à l’entrée de la rivière Sainte-Thérèse.

Le lendemain matin, les équipages se sauvèrent à terre et emportèrent ce qui était nécessaire pour l’attaque du fort Bourbon.[1]

Les vivres manquaient et on n’en pouvait obtenir que par la prise du fort. Sur ces entrefaites, arrivèrent les trois autres vaisseaux français. Ils avaient enduré la tempête au large et avaient pu résister à sa violence sans éprouver de dommages considérables.

Cette jonction procurait des vivres à d’Iberville en même temps qu’elle lui offrait un surcroît de forces plus que suffisant pour la prise du fort.

Le dix septembre, il fit mettre à terre des mortiers, des bombes, et fit dresser des batteries. À peine eût-il commencé à canonner le fort, que le commandant, le sieur Henry Baily, qui probablement n’attendait que cela, fit battre la chamade et offrit de se rendre aux conditions suivantes, qui furent acceptées par d’Iberville : que les officiers et les soldats conserveraient leurs effets, qu’ils sortiraient avec les honneurs de la guerre et qu’ils seraient renvoyés en Angleterre.

  1. Ferland