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Les Exploits d’Iberville

avait l’intention de renouveler à l’adresse de l’Hudson Bay la manœuvre qui avait détruit le Hampshire.

Toutes mesures de précaution cependant avaient été prises pour un abordage, s’il était impossible de l’éviter.

Du fond de la cale, on avait monté les grappins d’abordage liés à leurs chaînes de fer.

Lorsqu’il se fut assuré que rien ne manquait de ce que la prudence ordonnait, d’Iberville fit forcer encore la marche du navire qui, favorisé par le vent, devait s’abattre comme un vautour sur sa proie.

La manœuvre échoua cependant. Instruit par la terrible expérience du Hampshire, le commandant du vaisseau anglais loffa au moment où le Pélican se mettait en position pour lancer sa bordée, pour arriver ensuite et rendre l’abordage inévitable.

Avec ses cinq cents hommes d’équipage, le commandant de l’Hudson Bay se croyait bien sûr d’avoir raison facilement des cent cinquante hommes de d’Iberville.

Brusquement, avec un bruit sourd, suivi d’un craquement de toute leur membrure, les deux vaisseaux se heurtèrent. Les marins du Pélican poussèrent un formidable hourra.

Au même instant, et comme si une avalanche de fer tombait du ciel, les grappins d’abordage s’abattaient sur le vaisseau anglais.

Les deux navires, désormais accouplés, allaient devenir le théâtre d’une lutte sanglante et mortelle.