XXI.
Terre et voiles
Les marins d’Iberville étaient presque tous canadiens, et jamais équipage ne jouit avec meilleur droit d’une réputation de bravoure poussée jusqu’à la témérité.
— Voile ! cria une seconde voix partant celle-ci du mat de misaine.
Urbain emboucha son porte-voix.
— Où ? demanda-t-il,
— Par l’avant à nous, à notre bossoir de bâbord, répondit la voix,
— Peux-tu distinguer sa course ?
— Tout droit sur nous.
L’officier sauta sur le banc de quart et braqua sa lunette dans la direction indiquée.
— Voile !
Tel est le troisième cri qui retentit à ses oreilles avant même qu’il eût orienté son instrument.
— OÙ ? demanda-t-il encore cette fois.
— À tribord, sous le vent.
— Quelle est sa direction ?
— Peux pas dire, il est debout.
— Voile ! cria une quatrième voix venant cette fois du beaupré.