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Les Exploits d’Iberville

Il porte l’habit complet d’un coureur de bois. Ce vêtement, qui lui convient sous tous les rapports, se compose d’une blouse ou tunique de chasse en peau de daim, de guêtres et de mocassins de même matière. La blouse, les guêtres et les mocassins sont piquées avec soin et enjolivés de broderies en poil de porc-épic. Le capuchon de la blouse est orné d’une frange aussi bien que la blouse elle-même et le haut de la tige des mocassins. Sa tête est couverte d’un bonnet de fourrure taillé dans la peau d’un renard, dont la queue lui pend gracieusement sur l’épaule, comme la crinière d’un casque de dragon.

Deux baudriers de cuir se croisent sur sa poitrine. À l’un d’eux pend un sac à balles ; l’autre soutient une grande corne en forme de croissant, ornée de toutes sortes de dessins et d’incrustations. Une courroie lui sert de ceinturon et supporte, outre une fonte de laquelle sort à moitié la crosse d’un pistolet, un long couteau de chasse. Un mousquet est jeté sur son épaule.

— Partir dans un pareil moment, c’est insensé, mon cher Urbain ! disait la jeune fille à son compagnon. Voyez comme le ciel est menaçant.

— Sans compter que les bandes iroquoises ont entonné le chant de guerre, du moins à ce qu’on m’assure ! dit Jean Kernouët qui rejoignait en ce moment les deux jeunes gens.

— Raison de plus pour profiter de la nuit, répliqua