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Les Exploits d’Iberville

— Mes occupations m’empêchent de quitter dans le jour les entrepôts de mon patron, reprit Kernouët. Du reste, ce serait peut-être éveiller des soupçons. C’est donc toi, Pierre, qui achètera la barque dont nous avons besoin. Sera-ce difficile à trouver ?

— Pas impossible, du moins.

— Quand seras-tu prêt ?

— Je vous le dirai demain soir, après mon expédition à la caserne.

— Demain midi, tu passeras au magasin ; je te remettrai l’argent nécessaire et les outils pour M. Villedieu.

Quelques instants après, Pierre quitta la maison du père Kernouët. Yvonne pria longtemps, ce soir-là, et s’endormit le cœur plein d’espoir.

XIX

L’évasion


À midi, le lendemain, Pierre fut exact au rendez-vous. Il apprit au père Kernouët qu’il avait réussi dans ses démarches au-delà de ses espérances.

Un caboteur hollandais, moyennant la somme de quatre cents livres, avait consenti à se défaire d’une mauvaise pinasse[1] qui en valait à peu près la

  1. Sorte de bateau plat dont on se servait pour transporter de lourdes charges, allant à voiles et à rames.