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Les Exploits d’Iberville

— Revenez-nous un brave marin, lui avait dit celui-ci, car vous partez pour une campagne de deux années, n’est-ce pas ?

— Avec le capitaine d’Iberville.

— Je sais qu’il vous estime et que vous lui avez été chaudement recommandé. Votre avenir est donc entre bonnes mains.

Ceci se passait précisément la veille du massacre de Lachine que nous avons esquissé au commencement de cet humble récit.

On se rappelle les dernières paroles du vieux breton à Urbain en le quittant sur le rivage :

— Faites bien votre devoir, mon enfant, lui avait-il dit, si vous voulez gagner la main de mon Yvonne.

— Oui, faites bien votre devoir, Urbain, avait reprit la jeune fille, mais ne vous exposez pas trop, et veillez sur mon frère. Jusqu’à votre retour, je prierai la Sainte Vierge de vous avoir tous les deux en sa sainte et heureuse garde !

Le jeune homme était parti le cœur plein d’espérance. Mais, hélas ! dans la nuit même une catastrophe inouïe venait le séparer pour toujours peut-être de celle qu’il aimait.

Il faudrait plusieurs volumes pour raconter toutes les démarches, toutes les recherches d’Urbain et d’Olivier Kernouët pour retrouver les traces des captifs.

C’est en vain qu’ils furent de toutes les campagnes contre les Iroquois et les possessions anglaises, im-