Page:Rousseau - Les exploits d'Iberville, 1888.djvu/141

Cette page a été validée par deux contributeurs.
143
Les Exploits d’Iberville

Si l’on veut vous forcer à quitter le nom d’un homme dont vous vénérez la mémoire, eh bien ! quittez-le, ce nom. Mais il vous reste une ressource, celle de vous en créer un autre qui sera bien à vous, un qui sera célèbre et qui vous appartiendra, parce qu’il sera le fruit de votre travail ou de votre sang. L’occasion ne vous manquera pas. Vous êtes déjà bon marin, la carrière s’ouvre brillante devant vous, suivez-là.

Ce soir même, je pars pour les parages de la Baie d’Hudson où l’Anglais nous fournira de la belle besogne, croyez m’en. Je vous en promets une large part et mille occasions de vous distinguer.

— Allons, mon ami, continua d’Iberville en se levant, il est quatre heures bientôt, il ne nous reste que le temps d’aller saluer le gouverneur. Venez avec moi.

Quelques instants après, les deux marins quittaient l’auberge de la mère Cartahut, évacuée depuis longtemps déjà par tous les matelots.

XVII

L’influence d’une jeune fille.


Urbain, — auquel nous donnerons jusqu’à nouvel avis le nom de Duperret-Janson — était au pays depuis quelques mois quand il fit la connaissance d’Yvonne Kernouët dans les circonstances que nous allons raconter.