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LIVRE ONZIÈME


1761



A uoique la Julie, qui depuis longtemps était sous presse, ne parût point encore à la fin de 1760, elle commençait à faire grand bruit. Madame de Luxembourg en avait parlé à la cour, madame d’Houdetot à Paris. Cette dernière avait même obtenu de moi, pour Saint-Lambert, la permission de la faire lire en manuscrit au roi de Pologne, qui en avait été enchanté. Duclos, à qui je l’avais aussi fait lire, en avait parlé à l’Académie. Tout Paris était dans l’impatience de voir ce roman ; les libraires de la rue Saint-Jacques et celui du Palais-Royal étaient assiégés de gens qui en demandaient des nouvelles. Il parut enfin, et son succès, contre l’ordinaire, répondit à l’empressement avec lequel il avait été attendu. Madame la Dauphine, qui l’avait lu des premières, en parla à M. de