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PRÉFACE


Cette réédition artistique des Confessions de Jean-Jacques n’évoque pas seulement, par les dessins exquis de M. Maurice Leloir, les tableaux de la vie accidentée, bizarre, d’une poésie pénétrante et d’un pessimisme désolant qui fut celle du philosophe ; elle me rappelle deux journées de ma vie qui résument en quelque sorte tout ce que j’ai pensé de Rousseau : une visite aux Charmettes, remontant à ma vingtième année ; une excursion à Mont-Louis, dans le vieux Montmorency, accomplie cette année même et, entre les deux journées, distantes d’un quart de siècle, quelles réflexions n’ai-je point faites sur Rousseau, sur cet enchanteur de ma vingtième année devenu le désenchanté de mes jugements nouveaux !

Jadis dans Jean-Jacques je ne voyais guère que le poète na-