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« J’ai eu l’honneur de vous dire, après avoir fait une connaissance, plus intime de ma fiancée, hier soir, combien j’appréciais le trésor que vous voulez bien me donner. Outre que j’ai hâte de posséder cet ange de grâce, de vertu et de beauté, des nouvelles de France, qui me sont arrivées ce matin par un navire entré la nuit dernière dans le port, me forcent à brusquer les événements, ce dont je bénis le ciel.

« J’ai donc l’honneur de vous demander une entrevue aujourd’hui même, afin que nous fixions à la semaine prochaine l’époque de la bénédiction de mon mariage avec Mademoiselle votre fille.

« Je me présenterai chez vous cette après-midi vers trois heures. »

« BIGOT »

— Mon père, dit la jeune fille en tirant de sa poche une petite boîte, dans cet écrin sont renfermés les joyaux que vous avez acceptés de M. Bigot pour moi.

— Eh ! bien ?

— Je vous les rapporte.

— Et pourquoi me les rapportes-tu ?

— Pour que vous puissiez les renvoyer de suite à M. Bigot.

— Hein ? Comment ? fit M. de Godefroy stupéfait.