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IX

LE LEVER DU GOUVERNEUR


En l’année de Notre Seigneur mil sept cent cinquante-sept, le lever du gouverneur de la Nouvelle France n’était pas ce défilé gauche et guindé qui distingue celui de nos gouverneurs d’aujourd’hui.

Tous les citoyens un peu marquants de la colonie y étaient conviés, et après la présentation — le défilé, comme disent les gazettes d’à présent — la cérémonie, qui ne commençait qu’à huit heures du soir, se terminait par un grand bal.

Plusieurs personnages distingués — nous signalerons notamment le marquis de Montcalm, le chevalier de Lévis, MM.  de Bougainville et de Bourlamaque — devaient y assister.

M. de Vaudreuil avait donc tenu à donner à sa réception un éclat inaccoutumé. Aussi dès neuf heures, les salons du château St. Louis regorgeaient déjà d’un flot d’illustrations parmi lesquelles Bigot se faisait remarquer par son faste. Les plus charmants visages faisaient assaut d’éclairs et de rayons.

Nous ne dirons rien de la magnificence du