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— Oui, mon père. Avez-vous bien des nouvelles à me raconter ?

— Je vais te dire un mot de l’endroit que je viens de visiter et ce que j’entends faire.

— Rien de joli comme les campagnes que j’ai parcourues, rien d’hospitaliers, de respectueux comme les paysans que j’ai rencontrés. Ce qui va te faire plaisir, ma chère enfant, ce sera d’apprendre que, grâce à l’achat à Château-Richer d’une jolie villa, dans un endroit des plus pittoresques, à deux pas de l’église, je suis en mesure de te soustraire au séjour de la ville pendant les chaleurs de l’été.

— Oh ! quel bonheur, mon père, moi qui aime tant à courir les champs.

— Mais ce n’est pas tout, ma chère enfant, j’ai une autre nouvelle à t’apprendre. Réjouis-toi, souris vite, car elle est bonne.

Claire était remise. D’ailleurs elle était heureuse de revoir son père qu’elle adorait.

— Qu’est-ce donc, mon père ? demanda-t-elle en s’asseyant sur ses genoux.

— Eh ! bien, fillette, tu sais que grâce à M. Bigot — que Dieu bénisse ! — j’ai été nommé juge prévôt.

— Oui, mon père.

— Mais ce n’est pas tout.

— Comment ?