braham croyant voir passer une ombre près de sa guérite, tira au jugé et entendit la chute d’un corps.
Au matin, un piquet de soldats fit des recherches et trouva le cadavre d’un jeune sauvage huron frappé d’une balle à la tête.
Exposé sur la place publique, ce cadavre fut reconnu pour celui de Tatassou.
Et Bigot.
L’infâme Bigot passa aussi en France, mais pour y subir avec ses complices un procès honteux qui lui valut la confiscation de ses biens volés et le bannissement à perpétuité.
M. de Vaudreuil ne fut pas exempt des mensongères accusations de Bigot, comme ce dernier le lui avait promis d’ailleurs. Emprisonné à la Bastille, il eut à subir un procès dont il sortit sans que son honneur souffrit la plus petite atteinte. Sa défense fut pleine de dignité, dit Garneau, dédaignant de se justifier lui-même, il n’éleva la voix que pour défendre les officiers canadiens accusés par Bigot.
« Élevé au Canada, je les connais, disait-il, et je soutiens qu’ils sont presque tous d’une probité aussi éprouvée que leur valeur. En général, les Canadiens semblent être nés soldats ; une éducation mâle et toute militaire les endurcit de bonheur à la fatigue et au danger.