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suivi les corps français en venant de Sainte-Foye ; il se trouvait entre les grenadiers français et les montagnards écossais, et tombait successivement aux mains des uns et des autres.

Armés de leurs baïonnettes, les grenadiers chassaient par les fenêtres les écossais, qui, la dague à la main, rentraient par les portes et obligeaient à leur tour les grenadiers à s’échapper par le chemin qu’eux-mêmes avaient dû suivre.

Plusieurs fois, les uns et les autres furent ainsi chassés de l’intérieur, et la contestation aurait duré jusqu’à ce qu’ils fussent tous tombés, si les généraux ne les avaient forcés de se retirer et de laisser le moulin comme un point neutre.

L’on y avait combattu avec tant d’acharnement, qu’il ne restait que quatorze ou quinze grenadiers par compagnie et le même nombre de montagnards.

La gauche de l’armée française se maintenait dans un lieu bas, à quarante pas des Anglais, quoique écrasée par l’artillerie. Voyant sa mauvaise position, le chevalier de Lévis envoya M. de la Pause, adjudant de Guyenne, pour la faire retirer de quelques pas, et la placer sur une hauteur parallèle à celle qu’occupait l’armée, anglaise. Passant rapidement le long de la