que décence, quoique les Anglais s’en servent pour quelques cérémonies extraordinaires. Cette communauté et celle des Hospitalières ont été aussi fort endommagées ; elles n’ont point de vivres, toutes leurs terres ayant été ravagées. Cependant, les religieuses ont trouvé le moyen de s’y loger tant bien que mal, après avoir passé tout le temps du siège à l’Hôpital Général.
« L’Hôtel-Dieu est infiniment resserré parce que les malades Anglais y sont. Il y a quatre ans que cette communauté avait brûlé entièrement. Le palais épiscopal est presque détruit et ne fournit pas un seul appartement logeable ; les voûtes ont été pillées. Les maisons des Récollets et des Jésuites sont à peu près dans la même situation, les Anglais y ont cependant fait quelques réparations pour y loger des troupes ; ils se sont emparés des maisons de la ville les moins endommagées ; ils chassent même de chez eux les bourgeois qui, à force d’argent, ont fait raccommoder quelques appartements ou les y mettent si à l’étroit par le nombre de soldats qu’ils y logent, que presque tous sont obligés d’abandonner cette ville malheureuse et ils le font d’autant plus volontiers, que les Anglais ne veulent rien vendre que pour de l’argent monnayé, et l’on sait que la monnaie du pays n’est que du papier. Les prêtres du séminaire, les chanoines, les jésuites sont dispersés dans le peu de pays qui n’est pas encore sous la domination anglaise ; les particuliers de la ville sont sans bois pour