pit le gouverneur, nous avons appris, en effet, que c’est, grâce à votre intelligence, à votre courage et à celui d’une poignée de braves comme vous, que nous sommes redevables du salut d’une grande partie de l’armée française. Recevez, au nom du roi, mes remerciements en attendant que je lui fasse connaître votre belle conduite.
Les deux jeunes gens s’inclinèrent et Louis Gravel reprit :
— On s’exagère le chiffre de nos pertes, disais-je, Monseigneur, car l’ennemi ne nous a pas tué ou blessé certainement plus de mille hommes. Le danger n’est donc pas encore pressant.
En réunissant le corps de M. de Bougainvîlle, les bataillons de Montréal et la garnison de Québec, nous avons encore sous la main cinq mille hommes de troupes fraîches que l’on peut considérer comme l’élite de l’armée. Avec des forces aussi considérables, nous pouvons reprendre l’offensive et repousser les Anglais.
Du reste, nous avons tous les avantages pour nous, même si l’ennemi réussit à assiéger Québec : nos troupes peuvent trouver une retraite assurée dans les bois, du côté de Sainte-Foye, et de là harceler l’ennemi. Nous nous trouvons en même temps à portée de faire entrer des secours de toutes espèces dans la ville que l’ennemi ne pourrai investir.