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autres hommes sortirent par la même porte qui se referma, et un quart d’heure après, il entendit le galop d’un cheval qui s’éloignait, ce qui lui fit supposer que le quatrième visiteur nocturne — tout probablement Bigot — était sorti par une autre issue.

Le jeune sauvage descendit de son poste d’observation pour examiner la porte qui avait, jusqu’à ce jour, échappé à ses recherches. Elle était en chêne, très-solide, mais en l’ébranlant, il constata qu’elle n’était fermée qu’au verrou, en dedans, et même que ces verrous jouaient dans la gâche.

Il eût d’abord la pensée d’enfoncer cette porte au moyen d’une pièce de bois dont il se servirait comme d’un belier ; mais ensuite, il se dit qu’il valait mieux ne pas prendre une décision si grave sans consulter ses amis. Le jour commençait à paraître du reste, ce qui rendait la tentative dangereuse. Car, enfin, surpris, n’est-il pas à craindre que les géoliers de la jeune fille ne l’assassinent avant qu’il puisse arriver à son secours, pour faire disparaître ensuite son cadavre ?

Tatassou s’abstint donc de toute initiative et s’empressa de descendre à Québec pour faire part à Louis et à Claude de sa découverte.

Les jeunes gens furent enchantés de cette