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Louis Gravel frappa à un lourd marteau de fer et un garçon de bureau vint ouvrir. Louis demanda M. l’intendant. Le garçon de bureau hésita quelques instants ; mais apparemment que l’air résolu du jeune homme lui en imposa, car après s’être incliné respectueusement :

— Suivez-moi, monsieur, dit-il.

Après avoir traversé plusieurs bureaux, où des garçons étaient employés à compulser de gros registres, plusieurs corridors, le garçon frappa à une porte masquée par une tapisserie. Un huissier en livrée vint répondre et Louis Gravel fut introduit dans un élégant cabinet de travail. Bigot, assis à son bureau, était tellement absorbé dans son travail, que le jeune homme fut obligé de tousser fortement pour annoncer sa présence.

Bigot leva la tête, et en apercevant notre héros, qu’il savait aimé de Claire, il fronça d’abord le sourcil ; mais un instant aptes sa figure s’éclaira et il sembla en prendre son parti. S’avançant vers Louis la main ouverte :

— Mon bel officier dit-il, qui me vaut l’honneur de votre visite ! M’apporteriez-vous un message de monseigneur le gouverneur ?

Louis Gravel ne répondit pas au geste amical de Bigot et celui-ci feignit ne pas l’avoir remarqué.