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— Que comptes-tu faire ? demanda-t-il à son ami.

— Me rendre d’abord à l’intendance et forcer Bigot à me révéler l’endroit où il tient Claire captive, devrais-je le tuer sur place.

— Mauvais moyen de l’occire ainsi parce que tu pourrais bien tuer Claire du même coup. Vois-tu ! il y a cent à parier contre un qu’elle a été transportée au château de Beaumanoir. Or, je me suis laissai dire que ce château est pourvu d’un tas de machinations, espèces d’oubliettes, dont Bigot seul a le secret et où il peut fort bien avoir enfermé ta fiancée.

— Peut-être. Dans tous les cas, rendons-nous d’abord à l’intendance.

— Comme tu voudras. Mais il vaut mieux que tu entres seul, tandis que je me tiendrai prêt à voler à ton secours au premier appel.

— Tu as raison. Il est temps, partons.

Les deux jeunes gens, suivis de Tatassou, se dirigèrent vers le Palais, il était alors dix heures du matin. Ils franchirent la distance qui sépare le camp de l’intendance — long corps de logis en pierre qui était situé sur l’emplacement occupé aujourd’hui par la fonderie Bissett et la brasserie Boswell, sur la rue St-Valier — en une demi-heure.