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sonne frappée de catalepsie. Blanche pleura et Louis Gravel, perdant la tête, tira son épée du fourreau et s’élança vers la porte. M. de Vaudreuil se précipita à la poursuite du jeune homme et l’arrêta dans son cabinet.

— Où allez-vous ? lui dit-il.

— Tuer cet homme après qu’il m’aura appris où il cache Claire.

— Vous êtes fou, car il ne parlera pas.

— Alors je le tuerai après lui avoir fait endurer mille tortures.

— Non, mon enfant, c’est un mauvais moyen.

— Et moi je vous jure que je tuerai cet homme ! avait dit Louis Gravel au commencement de ce chapitre.

Il s’efforça de repousser M. de Vaudreuil qui lui barrait le passage.

— Monseigneur, continua-t-il, laissez-moi tuer cet homme !

— Mais vous n’y songez pas ! s’écria le gouverneur. Vous n’êtes pas remis de la chute que vous avez faite hier au camp. Vous êtes faible, épuisé, sans force. Il refusera de se battre avec vous, et s’il refuse, le frapperez-vous ?

— Je veux qu’il meure !

— Vous ne l’assassinerez pas ?