— C’est maintenant ta vie qu’il me faut, chipie, qui vient m’enlever mon homme, dit-elle.
Et ses doigts crochus s’arrondirent comme un étau autour du cou blanc de Claire.
— Tu peux crier, dit La Grêlée, tu ne crieras pas longtemps.
Elle serra plus fort.
Cette fois, c’était bien fini, quand la porte qui s’était refermée pendant la lutte, s’ouvrit de nouveau et un flot de clarté envahit la chambre.
Un troisième acteur entra, saisit La Grêlée par la nuque et lui fit lâcher prise. Un sauveur arrivait à Claire, ce sauveur, c’était Bigot !…
— Sauvez-moi ! monsieur, sauvez-moi ! s’écria la jeune fille en se relevant affolée par la peur.
Mais Bigot, au lieu de répondre, regardait sévèrement les deux misérables qui se ramassaient — qu’on nous passe l’expression — plus ou moins écloppés, et leur dit :
— Allez-vous m’expliquer, tas de canailles, ce qui vous arrive ?
La Grêlée répondit la première :
— Faut pas m’en vouloir, not’maître, mais quand j’ai vu que mon homme en tenait pour cette chipie et même qu’il avait laissé le lit