rait su le dire, car la peur avait en quelque sorte paralysé toutes ses facultés.
Ce pénible voyage eut un terme cependant. Après avoir longé une longue avenue d’arbres, la voiture s’arrêta. La garde-du-corps de Claire en descendit, offrit la main à la jeune fille qui la repoussa avec un geste de dédain et descendit seule.
L’homme se contenta de hausser les épaules et dit d’une voie impérieuse :
— Suivez cette femme !…
Une vieille femme, à la mine sordide et à la figure repoussante, attendait en effet avec un fanal à l’entrée d’une porte basse pratiquée dans le mur d’une masse sombre que Claire crut reconnaître pour le château de Beaumanoir.
Plus morte que vive, elle suivit la femme, et l’homme qui l’avait accompagnée ferma la marche. Ils gravirent les marches d’un escalier en spirale l’espace de deux étages, et se trouvèrent en présence d’une porte massive que la vieille femme s’empressa d’ouvrir.
— Entrez ! dit-elle à la jeune fille d’une voie éraillée par un fréquent usage des eaux-de-vie frelatées.
Claire entra et fut éblouie par l’éclatante lu-