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la Malbaie, où ils détruisirent les habitations et chassèrent les habitants dans les bois.

Ils passèrent ensuite sur la côte méridionale du St. Laurent, où ils ravagèrent les paroisses de Ste-Anne et de St-Roch, et enlevèrent une grande quantité de bestiaux, dont ils chargèrent leurs bâtiments qu’ils emmenèrent à Québec, où ils furent de retour au camp le quinze août.

Des Prussiens, dont les Anglais sont parents, n’auraient pas mieux fait.

Nous ne sommes pas plus anglophobe qu’un autre ; mais dans un temps où une certaine presse anglaise ne se gêne pas pour accuser, sans le moindre prétexte, les Canadiens-français de lâcheté, de barbarie, nous avons bien le droit de rappeler ce que furent leurs pères, avec quelle sorte d’humanité les aïeux de nos détracteurs d’aujourd’hui traitèrent les nôtres à cette époque.

Que l’on n’aille pas dire que ces atrocités ne furent que des faits isolés passés à l’insu des chefs ; car il est certainement prouvé que ces troupes ne faisaient qu’obéir à une consigne générale, à un mot d’ordre parti de Wolfe lui-même, qui voulait se venger ainsi noblement sur une population inoffensive d’être tenu si longtemps en échec devant la ville par une