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des vieillards de quatre-vingts ans, et des enfants de douze à treize ans, qui ne voulurent jamais profiter de l’exemption accordée à leur âge. Jamais sujets ne furent plus dignes des bontés de leur souverain, soit par leur constance dans le travail, soit par leur patience dans les peines et les misères, qui, dans ce pays, ont été extrêmes. Dans l’armée ils étaient exposés à toutes les corvées. »

Cependant le gros de la flotte anglaise arriva à l’île aux Coudres, le vingt-trois juin. Plusieurs des officiers y débarquèrent, et, quelques-uns s’étant éloignés pour faire la chasse, trois d’entre eux furent surpris par le sieur Desrivières, qui, à la tête de quelques milices et sauvages abénaquis, s’y était mis en embuscade.

Étant toute réunie, la flotte anglaise remonta le fleuve et arriva le vingt-cinq au bas de l’île d’Orléans. Le vingt-sept, elle débarqua une partie de ses hommes vers le haut de l’île.

Le 31 juin, les vaisseaux débarquèrent, à la côte sud, presque vis-à-vis de Québec, la moitié de leur monde, et l’autre moitié à l’Île d’Orléans, et menacèrent en même temps d’une attaque générale. Aussi, sur tout le front de la ligne, les Français travaillèrent vivement à joindre les redoutes, redans et batteries, par des épaulements. La plus grande partie de l’armée des ennemis qui étaient à l’Île d’Orléans,