perdrai infailliblement si vous ne m’épousez pas, si vous refusez de suivre la voie heureuse qui se présente devant vous. Vous serez riche, puissante, honorée, fêtée, enviée, adorée. Que pouvez-vous désirer de plus ?
— Épouser l’homme que j’aime et non celui que je n’aime pas !
— Inutile de discuter, je saurai bien vous contraindre.
— Donc, je serai votre femme ?
— Oui, reprit Bigot d’une voix rauque, hors de lui-même, oui, vous serez ma femme.
Claire, quoique ferme et vaillante, frissonna.
— Votre femme ? dit-elle.
— Oui.
— Vous me contraindrez ?
— J’y suis décidé.
— Oh ! je vous croyais moins infâme !
— Je vous aime !
— Et moi, je vous hais et je vous méprise !
— Tu seras à moi ! s’écria Bigot avec une rage folle.
— Misérable ! lâche ! dit Claire.
Bigot s’avança sur la jeune fille.