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même à mon égard ? Pourquoi ne pas changer le style de votre secrétaire ? Pourquoi ne pas me donner plus de confiance. J’ose dire que le service du roi y gagnerait, et que nous n’aurions pas l’air de désunion qui transpire au point que je vous envoie une gazette de la Nouvelle York qui en parle… Ceux qui vous approchent ont la maladresse de chercher, contre vos intentions, à vous engager de mortifier, sans le vouloir, le général, les troupes de terre et tout ce qui y a rapport. »

De son côté, M. de Vaudreuil était bien loin d’avoir, en M. de Montcalm, une confiance entière. « M. de Montcalm pourra servir très-utilement en Europe, écrivait-il au ministre ; personne ne rend plus que moi justice à ses excellentes qualités ; mais il n’a pas de celles qu’il faut pour la guerre de ce pays. Il est nécessaire d’avoir beaucoup de douceur et de patience pour commander les canadiens et les sauvages. Le roi m’ayant confié la colonie, je ne peux m’empêcher de prévenir les suites fâcheuses que pourrait produire un plus long séjour de M. le marquis de Montcalm…

« Les troupes de terre, ajoutait-il, seront bien flattées de rester sous le commandement de M. le chevalier de Lévis ; ce qui m’autorise à vous renouveler sa demande que j’ai l’honneur de vous faire en sa faveur du grade de maréchal de camp ; … il réunit en lui