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Les généraux anglais proposèrent trois expéditions : La première contre Louisbourg ; la seconde contre Carillon et la Pointe à la Chevelure ; la troisième contre le fort Duquesne.

Nous n’avons pas l’intention de raconter cette campagne qui forme une des plus belles pages de notre histoire, espèce d’épopée digne des temps d’Homère, où le nom français se couvrit de gloire. Presque sans vivres, se battant le plus souvent cinq contre un, la valeur de nos troupes suppléa au nombre et nous fit enregistrer des victoires comme celle de Carillon.

Cependant l’union était loin de régner dans la colonie entre les chefs : MM. de Vaudreuil et de Montcalm avaient des vues complètement différentes, quoiqu’ils fussent tous deux animés des meilleurs intentions. Le lecteur en jugera par les lignes suivantes que M. de Montcalm écrivait au gouverneur : « Soyez-sûr, monsieur, disait-il, que les choses personnelles dont je puis me plaindre et que j’impute au compositeur de vos lettres, aux esprits turbulents et tracassiers qui cherchent à vous éloigner de moi, ne diminueront jamais… ni mon attention constante à n’écrire que du bien de vous et de monsieur votre frère, à ne pas parler ou donner une tournure favorable aux choses où je pense que vous ne vous êtes pas bien déterminé. Pourquoi n’agissez-vous pas de