— Ce que je ne puis comprendre, c’est que votre père vous ait fiancée si promptement avec Bigot. Vous ne lui avez donc point fait part de votre répugnance à épouser cet homme ?
— Oh ! si, dès qu’il m’en a parlé la première fois.
— Et cette première fois remonte ?…
— Au jour même où il a annoncé à mon père qu’il lui donnait une part dans les bénéfices de la compagnie, quelques jours avant le bal du gouverneur.
— Vous aviez dans le temps reçu ma lettre ?
— Oui. Ne voulant pas encore lui avouer mon amour pour vous, car je croyais le moment inopportun, je le suppliai de ne pas me marier, de me garder auprès de lui.
— Et…
— Pardon, mon ami, du chagrin que je vais vous causer ; mais c’est moi, de mon propre mouvement, qui ai déclaré à M. Bigot que je l’épouserais…
— Comment ? fit le jeune homme en bondissant sur son siège.
— Écoutez-moi, mon ami, vous allez tout savoir. Après une entrevue avec M. Bigot où je lui dis franchement, honnêtement que je ne