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dans les « Édits et Ordonnances » les arrêts de la cour prévotale de la Côte de Beaupré, tenant ses séances en la paroisse du Château-de-Richer, ce qui donnerait quelque vraisemblance à notre explication ou plutôt à celle de la légende.

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Les nombreux pèlerins — et ceux-ci sont légions — qui visitent chaque année la grande thaumaturge de Ste-Anne de Beaupré, ont sans doute admiré comme nous le coquet village, bâti en amphithéâtre, du Château-Richer. L’église, avec son clocher élancé, perchée sur le cap, semble saluer les passants qui s’étonnent de la voir si bien assise sur un roc qu’on croirait devoir chaque jour s’écrouler.

C’est sur ce cap, à l’extrémité nord-est de l’église, que devisaient un soir du commencement de mai 1759 ; trois vrais amis comme on n’en rencontre même plus au Monomotapa : le Révd. M. Chs. Duburon, le digne curé du lieu, Maître Antoine Crespin, notaire royal, et le sieur Ignace Gravel, riche cultivateur de la paroisse et marguillier en charge.

— C’est votre devoir de parler ainsi, M. le curé disait Mtre Crespin, c’est dans l’ordre que vous preniez la défense du roi, parce que le roi et l’autel, ça ne fait qu’un ; mais vos belles paroles ne changeront pas ma conviction. La colonie, malgré le courage de ses habitants, en dépit