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ture et nous lui résistons ; en écoutant ce qu’elle dit à nos sens, nous méprisons ce qu’elle dit à nos cœurs, l’être actif obéit, l’être passif commande. La conscience est la voix de l’âme, les passions sont la voix du corps.

— La vertu n’appartient qu’à un être faible par sa nature et fort par sa volonté.

— Il ne dépend pas de nous de n’avoir ou de n’avoir pas des passions, mais il dépend de nous de régner sur elles.

— Le sage en employant toutes ses forces à bien posséder ce qu’il a, est plus puissant et plus riche de tout ce qu’il désire moins que nous.

— Ce sont les passions qui nous rendent faibles, parce qu’il faudrait pour les contenter plus de forces que ne nous en donna la nature.

— Dites ce qui est vrai, faites ce qui est bien ; ce qui importe à l’homme est de remplir ses devoirs sur la terre, et c’est en s’oubliant qu’on travaille pour soi.

— Soyons bons premièrement, et puis nous serons heureux.

— J’aime mieux expier mes fautes que les excuser ; quand ma raison me dit que j’ai fait dans une situation ce que j’aurais dû faire, je l’en crois moins que mon cœur qui gémit et qui la dément.