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IIIe PARTIE

MÉTHODE DE LA PRÉSENTE ÉDITION



L’édition que je publie est à la fois une édition critique et une édition historique. La richesse des matériaux qui sont venus s’offrir à moi rendait impossible de présenter tout ensemble les rédactions successives des Manuscrits, le texte de l’édition originale, les variantes de l’édition de Genève et les longs commentaires où j’essaie, en quelque sorte, d’écrire la généalogie intellectuelle de la Profession. J’ai dû diviser mon travail, pour le rendre à la fois plus profitable et plus clair : et j’ai dû présenter séparément ce qu’on pourrait appeler la genèse du livre et la genèse des idées. On verra donc, tout le long de cette édition, le texte de Rousseau sous ses deux aspects extrêmes se développer sur deux pages parallèles. La page de gauche, purement critique, permet de suivre la progression de l’œuvre de Rousseau, depuis les débuts que nous pouvons atteindre jusqu’à son achèvement. La page de droite, qui est surtout historique, reproduit l’édition originale, avec les quelques variantes de l’édition de Genève, et fait connaître les sources de Rousseau. Je voudrais expliquer brièvement comment j’ai conçu ces deux parties de mon travail, et quelle espèce d’enseignement on pourra trouver dans chacune d’elles.


CHAPITRE 1

PARTIE CRITIQUE


En ce qui concerne les Manuscrits, dont deux, — on l’a vu — sont de véritables brouillons, surchargés, raturés, et destinés à des transformations profondes, j’ai voulu tout à la fois fournir intégralement leurs rédactions successives, et dégager de ce fouillis apparent un texte primitif, arbitrairement reconstitué peut-être, mais qui permît au lecteur, dans