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La Monongahéla

à l’église des Récollets, quand le supérieur a donné la marche des funérailles et a fait son beau discours sur la mort de Mgr  de Laval, que tout le monde pleurait ?

— Hélas ! il m’a été impossible de quitter mon comptoir un seul instant, même que j’ai dû me lever à trois heures ce matin pour pouvoir aller vénérer la dépouille du saint évêque.

— J’ai été plus heureux, mère Dumas, fit Anselme Ribault, tonnelier, qui rejoignait le groupe en ce moment ; j’ai eu le bonheur de passer la nuit de garde auprès du saint, et toute la journée j’ai pris part à l’ornementation de la cathédrale. De sorte que je connais tout le programme de la cérémonie.

— Est-ce bien vrai qu’il y aura procession dans toutes les églises ?

— Rien de plus vrai, c’est moi qui vous le dit, reprit Anselme Ribault en se rengorgeant, puisque je l’ai entendu de mes deux oreilles, mais entendu, là répéter par M. le grand-vicaire Glandelet à M. de la Colombière. C’est parce que les communautés religieuses ont témoigné le désir de voir les restes mortels du vénérable évêque qu’il en a été décidé ainsi.

Laissons Jean-Marie Mercier et la mercière Dumas à leur curiosité, et remplissons une lacune que nous avons dû laisser dans un ouvrage précédent[1].

  1. Les Exploits d’iberville — Imp. C. Darveau, 1888.