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La Monongahéla

« Vous n’ignorez pas, mon cher commandant, lut-il, qu’à votre départ de Québec, il s’organisait à Montréal une expédition contre la Nouvelle-Angleterre. Je me fais un devoir de vous en dire un mot, vous chargeant en même temps d’en rendre bon compte au ministre à votre arrivée en France.

« Les chefs sauvages établis dans la colonie devaient y prendre part avec une partie de leurs guerriers, cent canadiens choisis, des Abénaquis de l’est, outre un grand nombre de volontaires, parmi lesquels se trouvaient la plupart des officiers de la colonie. Le parti comprenait en tout quatre cents hommes. MM. St-Ours, des Chaillons et Hertel de Rouville furent placés à la tête des Français, et M. Boucher de la Perrière particulièrement chargé de conduire les sauvages.[1]

« Il fut convenu que St-Ours et Rouville passeraient le long de la rivière St-François et seraient suivis des Algonquins, des Abénaquis, de Bécancourt et des Hurons, de Lorette, que la Perrière irait avec les Iroquois par le lac Champlain et que les deux partis se réuniraient au lac Nikisipique, où ils seraient rejoints par les sauvages de l’Acadie. L’entreprise fut différée par divers incidents. Enfin, le 26 juillet dernier, les guerriers se mirent en marche ; mais au moment de remonter la rivière St-François, St-Ours et Rouville apprirent que les Hurons étaient

  1. Ferland — Cours d’Histoire du Canada.