Pompon-Filasse se décida cependant à faire une nouvelle tentative pour rompre le silence inquiétant de Bertrand.
— Maître ? dit-il timidement.
— Qu’est-ce qu’il y a, mon garçon ?
— C’est y vrai que vous avez servi dans le temps sur le plancher des vaches et que vous vous êtes croché avec les terriens anglais.
— Oui, mon garçon. Qu’est-ce que ça peut te faire ?
— C’est que, maître, je voudrais avoir un renseignement.
— Parle, mon garçon,
— J’ai entendu dire par les soldats de la garnison, à Québec que les terriens anglais portaient des jupons ?
— Pour lors, répondit Bertrand en secouant les cendres de sa pipe, je ne connais dans toutes les armées du monde civilisé que les Écossais qui portent des jupons.
— Maître, reprit Pompon-Filasse, portent-ils aussi des coiffes ?
— Des coiffes ? fit Bertrand, je ne le crois pas. Tu veux dire des turbans ?
— Qu’est-ce que c’est que ça des turbans ?
— Qu’est-ce que c’est que des turbans ? espèce d’ignare cabillot. J’obtempère à te le faire connaître.