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La Monongahéla

ses deux cent cinquante canadiens ; mais celui-ci refusa en alléguant des instructions contraires.


VII

Les théories de maître Bertrand.


Il était près de cinq heures de l’après-midi. À ce moment là, Daniel de St-Denis et son ami, Nicolas de Neuville, se promenaient silencieux sur la dunette du navire. Les rayons d’un beau soleil de septembre se jouaient dans les cordages du vaisseau pour retomber ensuite sur un groupe de matelots qui se prélassaient autour du contre-maître Gaspard Bertrand.[1] Ce dernier jouissait d’un grand crédit parmi l’équipage et d’une estime bien méritée auprès de ses chefs.

Quoique ce personnage ait un rôle assez court à jouer dans cette histoire, nous nous permettrons cependant de le présenter d’une façon toute particulière.

Gaspard Bertrand était acadien de naissance. Fils de pêcheur, et resté orphelin à l’âge de dix ans, il s’était embarqué très-jeune en qualité de mousse sur un vaisseau du roi et depuis — il comptait au mo-

  1. Personnage historique.