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La Monongahéla

de marcher contre les Anglais qui s’étaient avancés jusqu’au lac Champlain ; MM. Villeblemonde de Beaujeu, le héros futur de la Monongahéla, de Rouville, de la Chassaigne, de Saint-Martin, des Jordis, de Sabrevois, de Ligneris, des Chaillons, qui repoussèrent l’année suivante l’invasion anglaise ; M. d’Ailleboust de Mentch, qui valut un échec à la valeur française devant le fort Ste-Anne, dans la Baie d’Hudson, par sa folle témérité.

Il y avait là aussi un essaim de jeunes beautés, fort entourées par l’élite des jeunes galants de l’époque, parmi lesquelles se faisaient remarquer Irène de Linctôt, nièce de madame de Vaudreuil, Blanche de Jumonville, Hélène d’Aigrement, Léonine de Beaujeu, Claire de LaMotte-Cadillac, dont le père était alors au Détroit, sous la tutelle de sa grande tante Juchereau de St-Denis.

Daniel de St-Denis et Nicolas de Neuville se firent annoncer, et après s’être acquittés de leur message auprès du gouverneur, ils vinrent présenter leurs devoirs à madame de Vaudreuil qui formait le centre d’un cercle où les gais propos soulevaient de frais éclats de rire parmi les jeunes beautés.

— Messieurs, dit madame de Vaudreuil en accueillant les deux jeunes gens avec un aimable sourire, vous arrivez à propos ; nous avons besoin de renforts pour tenir tête, à M. de Sabrevois qui est en train, comme à l’ordinaire, de médire de notre pauvre sexe.