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La Monongahéla

brisé le bras, s’était logée dans les poumons. Il mourut de cette blessure après quatre jours de souffrances augmentées considérablement par une retraite précipitée, dans les plus grandes chaleurs de l’été.

La victoire des nôtres était complète. Le combat avait duré quatre heures, pendant lequel les Anglais avait perdu six cents hommes, six canons, sept mortiers et cinq cents chevaux qui restèrent aux mains de nos troupes.

Du côté de celles-ci, MM.  de Beaujeu, Carqueville, de la Pérade, trois miliciens canadiens, deux soldats français et quinze sauvages restèrent parmi les morts.

MM. Dumas et de Ligneris rentrèrent le même soir au fort. M. de Courtemanche coucha sur le champ de bataille avec les officiers qui avaient poursuivis les fuyards, et M. de St. Denis blessé, que son ami ne fit transporter au fort que le lendemain.

Cette victoire causa la plus grande joie à Québec et jeta la consternation dans les colonies anglaises.

« Nous avons été battus, écrivait Washington à Robert Jackson en date du 2 août 1755, nous avons été honteusement battus par une poignée d’hommes qui ne prétendait que nous inquiéter, dans notre marche. Mais que les œuvres de la Providence sont merveilleuses ! que les choses humaines sont incertaines ! Nous nous pensions presque aussi nombreux que toutes les troupes du Canada ; eux venaient