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La Monongahéla

en 1705, le vénérable évêque voyait de nouveau la plus grande partie de son œuvre détruite dans une nouvelle conflagration, causée par la négligence des menuisiers qui avaient allumé dans leur boutique un feu qu’ils n’avaient pas surveillé. Meubles, provisions, linges, etc., le fruit de quatre années d’épargnes et de privations de tous genres qu’ils s’étaient imposées, tout, tout fut perdu !

Il se retira de nouveau chez les jésuites. Mais ce grand serviteur de Dieu, cet athlète de toutes les bonnes œuvres allait bientôt recevoir la récompense de ses travaux.

Les Anglais avait pris, en 1705, le vaisseau du roi la Seine, à bord duquel se trouvaient Mgr de St-Vallier, un grand nombre d’ecclésiastiques, plusieurs riches particuliers et une cargaison estimée à plus d’un million. Mgr de St-Vallier avait été conduit en Angleterre où il fut retenu prisonnier huit ans.

En l’absence de son successeur, malgré son grand âge et ses infirmités, Mgr de Laval ne voulut pas manquer d’assister à tous les offices au chœur de la cathédrale. Le vendredi-saint, ses secrétaires s’aperçurent dès le matin qu’il était moins dispos qu’à l’ordinaire et, vu le froid rigoureux qui se faisait sentir ce jour-là, ils essayèrent de le retenir dans ses appartements. Ce fut en vain. Pendant l’office, il s’affaissa tout à coup sous son propre poids, et le mé-